Quand Pierre venait en 1937-1938 en Berry, il faisait des enquêtes. Il a commencé à faire connaissance avec des personnes qui dansaient encore des bourrées. Il a rencontré une jeune institutrice qui vivait à Saint-Chartier et qui s’intéressait à la question. Elle l’a emmené dans des fermes où il a fait des tas de découvertes, où il a appris des danses, comme il l’a fait aux Poteries. Puis, il a voulu transmettre tout cela. C’est de là qu’est parti le Festival - à force d’enseigner les choses et de faire habiller les gens, on se dit pourquoi ne pas le montrer - Le premier festival a donc été fait aux Poteries. Pierre est revenu en Berry en 1940 avec ses parents. Il a été réformé définitif pour raison de santé. Pierre n’avait pas de travail. Il y avait beaucoup de mouvements de jeunesse. Il a trouvé une association à Lyon qui s’appelait “Jeune France” qui lui a demandé de venir faire danser les mouvements de Jeunesse : scouts, éclaireurs, etc... Il est donc rester à LYON à “Jeune France” et il fait de la danse. Il a appris des danses étrangères avec d’autres et a continué. Il s’est aperçu que tout ce qu’il enseignait à Lyon, il aurait pu l’enseigner à Châteauroux.
Il est donc revenu en Berry, il a crée un groupe de danses à LA CHATRE. Il a connu Nénette Ledoux qui après plusieurs péripéties s’est fait virer du “groupe à Panis”. Après avoir réintégré le groupe quelque temps après, Nénette a joué dans la troupe “Mon curé chez les riches” et s’est rabiboché ... pour 50 ans avec Pierre. Le groupe marchait bien. Pierre avait aussi un groupe au lycée de Châteauroux et il continuait à faire ses recherches. Pierre et Nénette se sont mariés en 1943 et sont partis à PARIS en 1945 car il a été nommé au Ministère de la Jeunesse et des Sports, directement instructeur spécialisé auprès du Ministère. Ils étaient 3 instructeurs pour la France : Pierre PANIS, Marinette Ariston et Laurent ?. Ils se sont partagés la France. Marinette a pris le midi, Pierre le Centre et Laurent le reste. Ils allaient récolter, continuer la recherche, mais alors avec des frais de mission, des recherches officielles et étaient rémunérés par le Ministère. Pierre a orienté ses recherches sur le Berry.
Il connaissait bien le Bas-Berry, mais pas grand chose du Haut-Berry. Il connaissait Madeleine SURNOM (groupe Notre Berry-Bourges-DCD en 1998.)qui s’intéressait aussi à la question. Il ont décidé de collecter sur le Haut-Berry. Ils ont fait adresser, par l’intermédiaire de la F.O.L. des notes à tous les instituteurs. Ces questionnaires demandaient aux enfants s’ils avaient un grand-père ou une grand’mère qui dansait la bourrée, ou qui possédait des vieux costumes. Ils ont eu une réponse d’un village perdu de 29 habitants : Les Grandes Poteries. Ce fut l’épopée la plus extraordinaire ! Pierre Panis, Madeleine Surnom, Roger Pearron, (Fondateur du Groupe des Thiaulins de Lignières - DCD) Paul Chauvin, et 2 à 3 gars, se sont réunis pour aller dans ce village intéressant.
Chacun a pris son train, son autobus, son vélo. Cela se passait en 47, 48 et dans ce village de 29 habitants, il n’y avait un car que tous les 5 jours. Ils sont arrivés dans ce village des Poteries et ont fait une réunion dans un des 3 cafés. Des gars sont venus. Il y en avait un qui s’appelait Fernand Pesard qui savait danser et qui a dit “vous êtes venus pour nous voir danser, et bien on va danser”. Ils ont quitté les bottes, les chaussures et ont dansé en chaussettes. Roger, Pierre et Madeleine n’en croyaient pas leurs yeux. Pas de logement, ils ont donc couché dans le foin. Tous les soirs ils faisaient une veillée. Les gars avaient l’habitude de danser à l’harmonica et là, ils dansaient à la vielle (Pierre). La première année s’est passée comme cela.
Puis on a trouvé des maisons avec des lits. Pierre a décidé d’y aller en vacances en été. Pierre, Nénette et leur fille Françoise, 4 ans y sont allés. Pierre les faisait danser et apprenait toujours quelque chose de nouveau. Il apprenait tout comme il avait fait en 1937 en Bas-Berry. Les gars retrouvaient des danses, des airs. On y est retourné en vacances en 1948. Quand les gens savaient que Pierre allait venir, ça se disait un peu partout, c’était la fête. En 1951, il a fait le congrès Berry-Ecosse parce que les écossais ont beaucoup marqué le Haut-Berry. Les Stuarts ont habité le château d’Aubigny et les Poteries, ce n’était pas très loin. Pierre est allé en Ecosse pour son boulot, il a connu un groupe écossais qui voulait venir en France.